La diversité : un levier pour la résilience des producteurs bio face aux défis actuels
SIVAL 2025 – Lors de la conférence organisée par INTERBIO Bretagne, INTERBIO Pays de la Loire et Bio Centre au SIVAL 2025, les échanges ont mis en lumière les défis rencontrés par les différents acteurs de la filière bio et les stratégies adoptées pour y faire face.
La diversité : clé de résilience
La diversité des clients et des modes de production apparaît comme un levier essentiel pour les producteurs bio, particulièrement en période d’incertitudes. Les exploitations spécialisées semblent être les plus vulnérables face aux fluctuations de marché et aux changements dans les habitudes de consommation.
Le modèle coopératif : un atout pour le bio
Les coopératives agricoles, telles que Coopérative U, se distinguent par leur modèle vertueux. Contrairement aux grandes enseignes soumises aux exigences d’actionnaires, elles priorisent les besoins des producteurs et des magasins indépendants.
Malgré un ralentissement dans la rotation de certains produits bio, comme les carottes, Coopérative U continue d’investir dans la filière. Les pommes et les fromages bio, par exemple, connaissent toujours une forte demande. Ces choix permettent de stabiliser l’offre et de sécuriser des contrats de production allant jusqu’à cinq ans.
Les nouvelles générations et le bio : un engouement à confirmer
D’après une étude de Capgemini, 73 % de la génération Z privilégient les produits bio, contre 53 % des baby-boomers. Cet intérêt marqué des jeunes consommateurs représente une opportunité à saisir pour les producteurs bio, même si des efforts restent nécessaires pour stimuler la demande de certains produits, comme les légumes.
Transparence et marges : des débats animés
La Coopérative U affiche une transparence sur ses engagements économiques, bien que les chiffres précis concernant les marges restent confidentiels. Si les marges des produits bio sont plus élevées que celles des produits conventionnels – en raison de leur prix d’achat supérieur –, cette politique a suscité des interrogations. Les producteurs ont notamment pointé que le travail nécessaire pour produire une carotte bio ou conventionnelle reste identique.
Par ailleurs, la casse plus élevée des produits bio (12 % contre 4 % pour les conventionnels) a été avancée comme un facteur justifiant cette différence de marge.
Les attentes de la restauration collective
Sophie Sauvourel et Marie-Jo Hamard ont représenté la restauration collective lors de la conférence, apportant un éclairage sur les défis d’approvisionnement en produits bio. Elles ont souligné l’importance de répondre aux demandes croissantes des collectivités pour des produits locaux et biologiques dans les menus scolaires et hospitaliers. Ce segment constitue un levier stratégique pour soutenir la filière tout en promouvant une alimentation plus durable.