Lancement d’un REGAL BRETON
60kg/an/habitant en France de gaspillage alimentaire
En 2020, le gaspillage alimentaire (GA) était estimé à 8,7 millions de tonnes en France. Les ménages contribuent de manière conséquente au gaspillage alimentaire en France puisqu’ils génèrent à eux seuls 46% du gaspillage alimentaire total soit 60kg/an/habitant. Les industries agro-alimentaires produisent quant à elles 20% du gaspillage alimentaire total. Les secteurs de la production et de la restauration ont généré respectivement 14 et 13% du gaspillage alimentaire, le secteur de la distribution a généré 7% du total des déchets alimentaires. En d’autres termes, c’est chaque année 10 millions de tonnes de nourriture qui sont gâchées, soit l’équivalent de 16 milliards d’euros et 15 millions de tonnes équivalent CO2, soit 3% des émissions de gaz à effet de serre de l’activité nationale. (Gaspillage alimentaire : des nouvelles données pour la France | Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
La loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire a fixé les objectifs nationaux de réduction du gaspillage alimentaire : l’objectif national est de réduire le gaspillage alimentaire, d’ici 2025 de 50% par rapport à son niveau de 2015 dans les domaines de la distribution alimentaire et de la restauration collective et, d’ici 2030 de 50% par rapport à son niveau de 2015 dans les domaines de la consommation, de la production, de la transformation et de la restauration commerciale.
Une aide à la réduction du gaspillage alimentaire : les REGAL
Pour répondre aux enjeux, l’ADEME a initié les RÉGAL, RÉseaux d’Evitement Gaspillage ALimentaire, dont l’objectif est de mobiliser, à l’échelle d’un territoire, l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire : diffusion de l’information, création de savoirs collectifs, émergence de projets innovants, partage et capitalisation des bonnes pratiques professionnelles… L’objectif est de créer une communauté de travail qui fonctionne en intelligence collective pour répondre aux enjeux du gaspillage alimentaire. Plusieurs territoires ont déjà mis en place ce type de réseau. On peut citer par exemple : les RÉGAL Nouvelle-Aquitaine, Normandie, Grand Est… Au 1er juin 2024, IBB démarre le REGAL Breton avec le concours de l’ADEME, la Région Bretagne et la DRAAF. Avec un programme ambitieux :
ETAPE 1 : Sollicitation des potentiels partenaires
- Animateurs de PAT, organismes agricoles, Acteurs travaillant sur la précarité alimentaire, Acteurs industrie agro-alimentaire, Collectivités, Acteurs de la restauration collective
- Appui sur les mesures et les signataires du pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire présents en région (UMIH, restos du coeur, solaal, intermarché, pomona , E. Leclerc…)
ETAPE 2 : Démarrage d’un observatoire et d’un réseau d’échanges
- Chiffrer, mesurer pour pouvoir quantifier l’évolution
- Elaborer des outils de chiffrage
ETAPE 3 : définition des priorités et mise en œuvre des actions
- Définir ensemble les axes prioritaires par zone géographique : impliquer pour motiver
- Favoriser l’interconnaissance des acteurs de l’alimentation sur une même zone géographique
ETAPE 4 : Lancement d’actions de communication
- newsletter de diffusion d’information , outils : charte d’engagement des partenaires, sticker engagement anti-gaspi des partenaires, Faire connaître la labellisation antigaspi
Initiative Bio Bretagne est la structure porteuse de l’animateur du REGAL breton.
L’histoire de la lutte contre le gaspillage
La lutte contre le gaspillage alimentaire est soutenue par tout un arsenal incitatif et législatif : pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire (2013), loi Garot (2016), loi Egalim (2018), loi AGEC Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (2020), nouveau PNA(2019-2023), loi climat et résilience (2021). Un décret, pris l’année dernière à la suite des états généraux de l’alimentation, donne des précisions sur les dates limites de consommation et limite les cas à deux possibilités : les dates limite de consommation et date de durabilité minimale . Lancé en mai 2020 par la Commission européenne, la stratégie Farm to Fork, dite F2F, a été adoptée au printemps 2021.Les objectifs sont de prévenir les pertes et le gâchis alimentaire, d’aboutir à une production et des méthodes de distribution durables tout en garantissant l’accès de tous à une alimentation équilibrée et en minimisant l’impact de l’agriculture sur la biodiversité et les émissions de CO2.
Depuis le 1er janvier 2024, conformément au droit européen et à la loi antigaspillage de 2020, le tri des biodéchets doit être généralisé et concerne tous les professionnels et les particuliers.
La commission européenne a également pour projet de supprimer les dates sur le sel, les épices…
Des outils de reconnaissance : les labels anti-gaspi
Des travaux sur un label anti-gaspi ont été mis en place par l’Etat. Le but est de mettre en visibilité les acteurs qui font des efforts avec un référentiel par secteur. Un premier travail a été réalisé sur la distribution : il concerne les GMS, grossistes et les métiers de bouche. Un deuxième projet est en cours sur la restauration collective et commerciale.
Enfin la réduction du gaspillage alimentaire est au centre de la SNANC Stratégie Nationale Alimentation, Nutrition, Climat dont une première copie a vu le jour en fin d’année .