2025, la fin des plastiques en restauration collective
La production de plastique représente 432 millions de tonnes par an au niveau mondial. elle constitue la 3ème production mondiale après le béton et l’acier. En France la consommation de plastiques est de 4.8 millions tonnes/an (source ADEME).
A partir du 1er janvier 2025, les emballages plastiques à usage unique seront proscrits de la restauration collective sous l’impulsion des lois « Egalim » (octobre 2018), “AGEC” (février 2020) et “Climat et Résilience” (août 2021). Cette décision s’inscrit dans une démarche globale visant à réduire l’impact environnemental du marché alimentaire et à promouvoir des pratiques plus durables. En effet, les emballages plastiques à usage unique sont une source majeure de pollution plastique, contribuant de manière significative à la détérioration de l’environnement. Leur élimination constitue donc une étape cruciale pour préserver la planète et ses ressources naturelles mais il n’existe pas de solution clé en main.
Quelques rappels de la réglementation
La loi 2015-992 du 17 août 1995 relative à la transition énergétique pour la croissance verte a initié les interdictions de sacs, gobelets et assiettes jetables.
La loi 2018-938 du 30 octobre 2018 dite « Egalim » a fixé au 1er janvier 2025 la fin de l’utilisation des contenants en plastique utilisés pour la cuisson, le réchauffage et le service en restauration scolaire et universitaire et établissements d’accueil d’enfants de moins de 6 ans. Dans les collectivités territoriales cette date limite est fixée au 1er janvier 2028.
La loi 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire dite loi AGEC, poursuit l’Interdiction des contenants alimentaires en plastique tout en favorisant la mise en place du réemploi.
L’objectif est d’éradiquer le plastique de tous circuits pour 2040.
Le principe de base
Pour trouver la meilleure solution adaptée à ses contraintes, il est judicieux de s’appuyer sur la règle des 3 R s’impose : Réduire les emballages à la source, passer au Réemploi, améliorer la Recyclabilité.
L’emballage le moins impactant est celui qu’on n’utilise pas. En effet il est important de rester vigilant au transfert de pollution. Tout emballage va avoir un impact sur le changement climatique : GES mais aussi impact biodiversité, qualité eau, consommation eau, sol ,air …Et ce qui est gagné sur un critère environnemental peut être perdu sur d’autres. Alors le choix peut s’avérer cornélien.
Comment faire un choix éclairé ? Quels matériaux choisir ?
De nombreuses expérimentations ont été mises en place au sein de collectifs comme AGORES pour expérimenter, ajuster, proposer des solutions . AGORES a notamment produit un livre blanc sur LES ALTERNATIVES AUX CONDITIONNEMENTS EN PLASTIQUE DANS LA RESTAURATION COLLECTIVE acte 1 en 2019 et acte 2 en 2022. Un acte 3 est en cours de rédaction. Ces livres blancs ont pour vocation d’aider les professionnels à opérer leur choix en fonction de leurs contraintes.
Selon AGORES, certaines organisations comme les grosses cuisines centrales ne pourront opérer cette transition sans passer par une étape transitoire faisant appel à la cellulose, jetable, mais biosourcée et biocompostable ; même si dans l’esprit des loi Egalim et AGEC, les matériaux durables et réutilisables sont à privilégier. Dans cet objectif, le verre et l’inox sont des matériaux qui garantissent des pratiques à la fois en termes de contraintes sanitaires (matériaux les plus inertes possibles) et en termes de problématiques environnementales (matériaux réutilisables).
La règle des 3 R : Réduire, Réutiliser, Recycler
De la méthodologie avant tout
Mais ce changement de contenants implique tout un ensemble de répercussions que ce soit sur le sourcing des emballages mais aussi sur le matériel de cuisson, de refroidissement et de remise en température des aliments, des contraintes logistiques, l’augmentation de risques médicaux avec un port de charge plus important…S’il est possible de s’inspirer de tests mis en œuvre, il est fondamental de faire une analyse rigoureuse et méthodique de ses usages en réalisant :
- un état des lieux des besoins en termes de destination, de logistique, de coût bien évidemment
- d’identifier les freins et les leviers en termes d’usage, de risque MST, de gestion des déchets voire de mise en place d’un système de lavage.
- de favoriser le réemploi avec du matériel solide, résistant au lavage, facile d’entretien, stockable et réparable.
- en choisissant si possible les matériaux les moins impactants à la production.
Cette transition vers des emballages plus respectueux de l’environnement représente un défi majeur, mais aussi une opportunité de repenser les pratiques et de favoriser l’innovation dans le secteur de la restauration collective. Elle permettra de réduire la quantité de déchets plastiques générés, de limiter la pollution et de préserver la biodiversité. La suppression des plastiques à usage unique offre aussi la part belle aux produits vracs avec un nécessaire besoin de modifier les pratiques au sein des cuisines centrales et des cuisines satellites.