SPACE 2024 : les enjeux du commerce équitable Nord-Nord, interview de Luc FOUCAULT, Terres de Sources

Luc Foucault, représentant de Terres de Sources (TdS), a partagé sa vision et les engagements de la Collectivité Eau du Bassin Rennais, porteuse de ce programme, lors de la conférence sur le commerce équitable Nord-Nord au SPACE 2024. Son intervention a permis d’éclairer les motivations, défis et impacts concrets de cette démarche.

Un engagement réfléchi

INTERBIO Bretagne (IBB) : Qu’est-ce qui motive l’engagement de TdS dans le commerce équitable Nord-Nord ?
Luc FOUCAULT (LC) : Bien que Terres de Sources ne soit pas labellisée, la démarche s’inspire largement des critères du commerce équitable. Luc souligne l’importance d’accompagner les agriculteurs dans la valorisation de leur travail pour soutenir leurs efforts dans la protection de la ressource en eau. L’objectif visé est de mettre en place des contrats pluriannuels d’au moins trois ans entre agriculteurs et transformateurs, renforçant ainsi une collaboration pérenne. Bien qu’une labellisation « commerce équitable » puisse être envisagée à l’avenir, Luc rappelle que la démarche doit d’abord être éprouvée avant de se concrétiser.

Les défis à surmonter

Quels sont les principaux défis liés au commerce équitable ?
Luc met en avant le défi crucial de la valorisation du travail des acteurs de la filière. La question du financement et de la reconnaissance de la valeur par les consommateurs est essentielle. Il insiste également sur l’importance d’impliquer les partenaires en aval des projets pour assurer des débouchés. Tandis que certaines filières, comme le blé et le sarrasin, se développent assez aisément grâce à l’engagement d’artisans meuniers ou boulangers, la filière animale pose des défis plus complexes en matière d’équilibre des muscles.

Juste rémunération des producteurs

Comment Terres de Sources garantit-elle une juste rémunération des producteurs ?
Luc explique que les producteurs sont intégrés dans le processus de fixation des prix. En tenant compte des coûts de revient, des processus de production et des charges d’investissement, Terres de Sources s’assure que les rémunérations sont équitables et que le valeur ajoutée est justement répartie entre les opérateurs. Il souligne aussi la nécessité d’embarquer les consommateurs pour obtenir leur consentement à payer un juste prix. L’éducation à l’alimentation durable est un levier indispensable pour assoir le développement des filières équitables.

Impacts observés

Quels impacts concrets avez-vous observés depuis le lancement du projet ?
Luc note que malgré tous les efforts, l’amélioration de la qualité de l’eau est encore à peine perceptible, bien que de plus en plus d’agriculteurs rejoignent l’initiative. Il admet qu’il faudrait multiplier par quatre le nombre d’agriculteurs engagés pour observer des résultats tangibles. L’important c’est que le processus soit enclenché.

Rôle des collectivités locales

Quel rôle jouent les collectivités locales dans le succès de Terres de Sources ?
Les collectivités ont un rôle clé en tant que leviers par la commande publique. En choisissant d’acheter des produits de TdS et en s’inscrivant dans la loi Egalim, elles influencent considérablement le marché. Luc cite l’exemple des 15 000 assiettes scolaires servies à Rennes, illustrant l’impact de l’engagement public sur la promotion des produits équitables.

Vision d’avenir

Quelle est votre vision de l’évolution du commerce équitable, notamment pour les filières bio ?
Luc conclut en évoquant la nécessité d’obtenir le consentement à payer des consommateurs pour pérenniser les projets. Il mentionne également l’importance de diversifier les financements, notamment via les Paiements pour Services Environnementaux (PSE), pour assurer un avenir viable au commerce équitable Bio ou non.

SPACE 2024 : on dresse le bilan !

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